Mai 1863, me voilà de retour sur le front pour couvrir les
manœuvres des troupes de l’union. La guerre fait rage depuis 1861, les généraux
Peck,
Russell
et Couch
avaient été invaincu en 1861, mais à partir de 1862, les généraux sudistes
survivants (Anderson & Early) ont effacé l’affront en gagnant leurs
premiers combats en chargeant à la tête de leurs troupes l’épée à la main
faisant valoir leurs glorieuses actions et revenant dans la course au prestige
Le général sudiste Rodes
(**), mort au combat, voit sa gloire peu à peu se ternir tout comme son
remplaçant Beauregard (**) envoyé par le Président Jefferson Davis
en mission diplomatique au Brésil.
Mais les autres sont au coude à coude. Couch reste finalement le
dernier invaincu sur le champ de bataille. Ses faibles soutiens politiques
ne lui permettent pas de briller beaucoup plus que les autres généraux ! Une réputation est si vite balayée ou portée
au pinacle par la presse et des relations influentes !
Déploiement des généraux sudistes |
Sur le plan militaire, les armées Confédérées de Lee manœuvrent
pour couper les lignes de ravitaillement des troupes de l’Union.
A l’avant-garde du mouvement de flanc, le Général R. H.
Anderson ****, dit crinière d’argent, est à la tête d’une petite armée
à forte proportion de cavalerie d’élite.
Son objectif, prendre le dépôt « Fox Station » et ainsi couper
l’arrivée des renforts nordistes en route pour le front.
Pour ce faire il peut compter sur sa nombreuse cavalerie de
qualité qui lui est fidèle. Malheureuse pour lui, en cette année 1863, les
nombreux combats ont déjà tués 2 généraux sudistes. Seule la brigade du fidèle J.A.
Early ** est encore digne de confiance. En complément, Lee
à tout de même affecté un jeune colonel plein de fougue à la tête d’une brigade
assemblée dans l’urgence, le bien nommé Peter Foug *. Avide de gloire,
celui-ci cherchera sûrement à briller par d’hasardeuses actions d’éclat, au
risque de mettre en péril la magistrale manœuvre d’Anderson.
Plaçant le fidèle et imperturbable Early au centre sur la
route principale, Anderson, à la tête de sa cavalerie progresse rapide sur le
flanc gauche. Son avant-garde ne tarde pas à localiser des troupes nordistes en
mouvement. Fort de ses talents d’éclaireur acquis lors des guerres indiennes et
sa supériorité en troupes montées, Anderson met son armée dans les
meilleures dispositions pour l’affrontement à venir et prend ainsi l’initiative.
Early déploiement initial observé par les éclaireurs de Peck |
Pour Anderson, l'attaque devra donc se transformer rapidement en victoire au centre et sur l’aile gauche, en espérant que le jeune colonel Peter Foug tiendra assez longtemps son flanc droit.
Ironie de l’histoire, déboule au même moment avec une solide armée nordiste pour protéger les ravitaillements et renforts ce qui donna lieu à une grande bataille de rencontre entre deux armées en plein mouvement.
Flanc droit du Général en chef nordiste Peck |
Du coté nordiste, les troupes sous la direction du général J.J. Peck **** (ancien pasteur abolitionniste) sont composées de faméliques régiments de vétérans complétés par des régiments de jeunes recrues à pleins effectifs.
Le tout est complété par une forte présence d’artillerie
compensant ainsi partiellement le manque de cavalerie à la qualité toute
relative. Pour le commandement, le général en chef connait parfaitement ses
deux subalternes auxquels il accorde une confiance toute relative. Sans
remettre en cause leurs compétences militaires, c’est bien leur ego
surdimensionné qui risque de poser problème ! C’est deux là son capable de
faire passer leurs intérêts personnels avant le salut de la nation, quitte à provoquer
une défaite et ainsi faire chuter le brave J.J. Peck.
« On te
soutiendra à mort Général », qu’ils disaient en cœur… Russell
et Couch
Afin de garder un œil sur le plus sournois, Peck
déploie au centre l’ambitieux J.W. Russell *** qui a l’oreille du président Lincoln.
Excentré sur son flanc gauche il préfère y laisser le solide
Couch**
en espérant qu’il soit trop éloigné des combats principaux et ne se couvre plus
autant de gloire.
Très apprécié des hommes du rang, car avare de leur sang, il
est heureusement bloqué dans son avancement (seulement général **) à cause d’une
sombre cabale politique au Capitole… Cabale à laquelle J.W. Russell dit « le borgne du
président» n’est peut-être pas étranger !
Et le plan de bataille alors me diriez-vous ? Et bien, moi qui était présent je peux vous l’assurer, les seules directives consistaient à prendre les granges et dépôts en un manœuvre frontale et brutale des plus subtiles. Rien de plus.
Mais soyons indulgent, il faut admettre que les généraux de
cette terrible guerre civile étaient pour la plupart de piètres stratèges,
arrachés à leurs métiers civils et donc souvent peu au fait de l’art de la
guerre.
A noté que si les Confédérés avaient l’initiative et en
profitèrent pour regrouper de suite toutes leurs troupes, les nordistes plus
prudents gardèrent des réserves afin de pouvoir palier à des erreurs de début
de bataille.
Sur son flanc gauche, Couch décider de profiter du terrain
fermé pour judicieusement poster ses trois batteries légèrement en retrait en
laissant les angles de tir dégagés. Charge à l’infanterie de se déployer sur le
front dans les terrains plus accidentés et couvrir les batteries. Le seul
régiment de cavalerie ayant la responsabilité de couvrir l’extrémité gauche du
flanc et de déborder les confédérés dès que possible tout en évitant la redoutable
cavalerie adverse qui par chance préféra se rediriger plus vers le centre du
dispositif.
Après avoir légèrement modifié son déploiement afin répondre au mieux à l’agressive manœuvre confédérée, Couch peut prendre pied au dépôt ouest et y déployer ses troupes derrière des haies et à la lisière du bois. Pas le temps de fortifier la position mais l’essentiel est là, les troupes n’ont pas été contactées en formation de marche, contrairement à l’infanterie de Russell.
Entreprenants, audacieux, les sudistes prennent rapidement position le long de la ligne de chemin de fer et sécurisent la capture de la gare par Early.
Provoqué par les cris des sudistes un régiment nordiste encore en colonne se rue vers l’ennemi et s’expose dangereusement. Russell ne reconnait plus ses hommes, mais Peck, attentif à son centre avait remarqué un léger ravin marécageux empêchant les sudistes d'exploiter trop aisément la situation (Carte Poor surveying).
Capture de Fox Station par Early avec le soutien de Foug |
Provoqué par les cris des sudistes un régiment nordiste encore en colonne se rue vers l’ennemi et s’expose dangereusement. Russell ne reconnait plus ses hommes, mais Peck, attentif à son centre avait remarqué un léger ravin marécageux empêchant les sudistes d'exploiter trop aisément la situation (Carte Poor surveying).
Russell évite de trop s’exposer et demande du soutien à
l’artillerie de Couch qui oriente un temps une de ses batteries pour couvrir
les hommes de Russell qui pourtant ne font pas montre de grande volonté pour
reprendre aux sudistes le dépôt central !
Soupçonneux envers son compatriote, Couch fini par rediriger le feu vers son flanc. A sa décharge, l' impétueux colonel Peter Foug ne ménage pas ses hommes et arrache aux conscrits de Couch le dépôt ouest obligeant celui-ci à engager ses réserves très tôt.
La cavalerie sudiste soutien les régiments qui partent à l’assaut au son du Rebel Yell ! Le private Johnny Lemouise devient même le héros de son régiment qu’il entraîne avec ferveur malgré les pertes effroyables.
L’agressivité du colonel P. Foug oblige Couch à le bousculer
en retour avant que celui-ci ne prenne des positions trop avantageuses.
Profitant d’un mouvement hasardeux des sudistes les régiments de Couch quittent les bois pour charger de front leurs ennemis mal déployé.
Tout comme le régiment de conscrits qui contre charge les sudistes après leur échec d’assaut sur une batterie de Howitzer et les derniers vaillants conscrits !
Sachant son flanc battu, le colonel P. Foug cherche dans un ultime effort à briser les défenses autour du dépôt ouest en jetant ses derniers combattants dans la bataille. Contrairement à ses hommes la mort ne voudra pas de lui mais le dernier assaut est bien trop faible et se fait complètement repousser par les régiments de vétérans de Couch.
Sachant son flanc battu, le colonel P. Foug cherche dans un ultime effort à briser les défenses autour du dépôt ouest en jetant ses derniers combattants dans la bataille. Contrairement à ses hommes la mort ne voudra pas de lui mais le dernier assaut est bien trop faible et se fait complètement repousser par les régiments de vétérans de Couch.
La cavalerie de Couch flanque et sabre les derniers soldats de Foug |
A l'extrémité du flanc, les derniers soldats de Foug se font déborder par la cavalerie nordiste qui les sabre alors qu’ils sont pris de front les fantassins. les 2 pièces d'artillerie ne pourront plus se retirer à temps. Sur l'aile gauche la messe est dite !
Au centre de la bataille Early reste maître du dépôt tout en menant la vie dure à un Russell bien trop timoré et replié dans le grand champ de maïs.
L’un et l’autre ayant décidé que la bataille se jouerait sur
les ailes, quelques assauts sans grande conséquence eurent lieu, mais de la gloire pour Early le Magnifique.
Malgré tout, sur cette aile droite coupée en deux par la rivière, les deux généraux en chef se livrèrent à
la petite guerre tâchant d’abattre l’adversaire en de petites escarmouches
sanglantes dont la destruction dans le sous-bois du 92ème d’infanterie
de Pensylvanie par les sabreurs fous de la cavalerie sudiste reste le point
culminant.
Cette petite guerre permis tout de même à Peck de rester
maître de la ferme de l’est permettant ainsi à l’armée nordiste de réclamer la
victoire de la bataille.
Sans plus aucune troupe valide à commander sur son aile, le
colonel P. Foug oblige le général en chef Anderson à se replier avant
de se faire couper la retraite et laisser ainsi Fox Station aux mains des
nordistes de Peck !
L'Union vient de remporter sa plus importante bataille et Peck par sa manœuvre victorieuse sur Fox Station permettra le succès de Gettysburg !
Post bataille ou le qui perd
gagne...
En format campagne à Longstreet,
s’il est utile de remporter les batailles ce n’est pas nécessairement le plus
important. Ici c’est la Gloire du Général qui est en jeu.
Le plus glorieux à la fin de la guerre remporte le titre
pour la postérité et se voit adulé par les générations futures.
Et pour atteindre cet objectif il faut gagner des points d’Épique
en réalisant des actions grandioses (aux yeux des contemporains) qui passent
par :
- - la prise et/ou reprise d’objectifs (le dépôt, la
gare, et la ferme),
- - la réalisation de grandes charges,
- - des résistances épiques en repoussant toutes les
troupes de grandes charges
- - la réalisation d’un acte de guerre incroyable et
insensé…
- - participer à des batailles (la victoire
apportant 2 point et la défaite 1).
A ce petit jeu, nos deux généraux en chef (Anderson
& Peck) occupés qu’ils étaient à diriger l’armée (en multi-joueurs,
les chefs d’armées sont les seuls à pouvoir utiliser les cartes événements)
tout en se faisant une guerre de harcèlement n’ont récolté que 3 EP et 4 EP respectivement.
Tout comme Russell avec ses 4 EP, reflet de ses
actions prudentes.
A contrario, le colonel Foug
avec sa prise du dépôt Ouest, ses assauts sanglants et la perte de toutes ses
troupes ( !!!) gagne 6 EP ! En effet, la capacité de Foug
à sacrifier ses hommes en les poussant vers l’ennemi mérite 1EP supplémentaire
pour action insenséé.
Vient ensuite Couch qui avec ses charges massives
coordonnées, sa prise et sa reprise du dépôt Ouest ou sa résistance héroïque
remporte allègrement 10 EP.
Le grand vainqueur du jour, acclamé, que dis-je, encensé par
la presse (sudiste) est le général Early avec 13 EP !
En effet, en plus de ses 7EP
de la bataille, Early a littéralement subjugué les journalistes du Sud et raflé
6EP (carte poste bataille, qui permet
de gagner autant d’EP que la valeur la plus faible sur 2D6)
Un double 6 aux dés qui lui donne donc bien un total de de 13EP !
Il reste encore pour Anderson, Couch et Foug à faire leurs renforts post bataille mais
cette carte étant rare (sans parler du double 6) que nous pouvons déjà entériner
le succès du jour pour Early en attendant les prochaines batailles de la
campagne.