lundi 28 octobre 2019

Jouer espagnol période Napo (1/2)


Avec cet article, nous ouvrons un nouveau chapitre de petits guides (sans prétention, personnels et non exhaustifs) de découverte et de présentation de différentes armées que l'on croise sur nos tables de jeux. L'idée, répondre aux questions suivantes : quelles sont leurs caractéristiques ludiques, à quoi ressemblent  leurs troupes ?
Et pour changer des sempiternelles nations les plus jouées en napoléonien (grenouilles, homards, buveurs de vodka ou mangeurs de saucisses), nous commencerons par nos voisins ibériques qui se sont fait remarquer lors de la guerre d'indépendance espagnole de 1808 à 1814 (aussi connu sous le nom guerre d'Espagne et du Portugal chez les mangeurs de grenouilles  ou Peninsular War chez les homards).

Bien que gratifiant, se constituer puis jouer une armée espagnole, période napoléonienne, tient franchement du sacerdoce. C'est la marque de l’excentricité, du capharnaüm et du charme vestimentaire (uniformes), mais c'est aussi la nécessaire acceptation de contraintes ludiques fortes. N'est pas joueur espagnol qui veut ! Il faut de l'abnégation et ne pas baisser les bras pendant sa quête un peux folle. C'est à ce prix que vous pourrez ressentir une certaine fierté à diriger ces troupes au charme (in)certain, loin des heures de gloire à l'époque où les Tercios espagnols dominaient les champs de bataille.

Le choix de l'échelle est une question de goût, de place, et de moyens nous passerons rapidement sur le sujet en présentant les 2 échelles les plus représentées (28mm & 15mm) qui permettent aux peintres de rentre suffisamment dans le détail (désolé pour les adeptes du 10mm et du 6mm, et puis je n'ai pas de photo en 6mm ;-D ).
êtes-vous plutôt espagnols 1811 en 28mm...

... ou plutôt espagnols 1808 en 15mm ?

Quels sont donc ces joueurs qui se sont lancés dans l'aventure ?  :

On peut croiser une variété de personnes qui apprécient d'aligner cette armée sur les tables de jeux dont les suivants sont parmi les plus représentatifs :
A tout seigneur, tout honneur, voici donc le joueur  ma patrie, mon amour. C'est le plus motivé, un lien affectif le relie à l'Espagne et pour lui, pas question de jouer autre chose. Viva España ! L'amour ne s'explique pas, il sera donc souvent un adversaire ou partenaire de jeu sympathique et décontracté. Mais attention aux mauvaises surprises, certains peuvent pousser un peu trop loin leur passion et devenir alors plutôt barbants et surtout désagréables à jouer.

Puis vient le joueur fashion victim. Il aime tellement les tenues et variétés des uniformes espagnols (surtout 1808-1809 car le bicorne c'est la classe) qu'il ne veut pas joueur autre chose. Et puis c'est cool, car rare sont ses condisciples, il est donc presque certain de faire le buzz et se fera un devoir de répondre à toutes les questions que vous vous poserez sur les uniformes et les particularités des troupes espagnols. Chose qu'il s'appliquera à faire avec le plus grande assiduité, n'en doutez pas. Potentiellement l'adversaire le plus agréable mais son niveau de stratège est alors souvent inversement proportionnel à sa joie d’aligner de beaux uniformes variés.
Voici en images (et quelles images), l'exemple même la parade d'une armée peinte par une  "fashion victim" A noter que cette armée couvre justement les 3 périodes d'uniformes des Espagnols (pour le plaisir de la variété) sans volonté d’aligner des troupes ayant combattu ensemble (voir plus bas) :
Armée espagnole mixte pour le plaisir des yeux

Vous croiserez ensuite quelques représentants du type "et pourquoi pas l'espagnol ?". Celui-ci croise plus ou moins par hasard la route d'une armée espagnole. Achat d'armée d'occasion, reconstitution de bataille de la péninsule, besoin de compléter ses Anglais avec des troupes disposées à se sacrifier et terminer en chair à canon... Bref, c'est l'espagnol par occasion, il y va, il verra bien, mais va se débrouiller pour minimiser ses faiblesses et exploiter au mieux ses quelques rares points forts.

Il existe aussi un spécimen, exceptionnel lui. C'est le légendaire joueur masochiste. Celui-là, on ne sait pas pourquoi, mais il aime jouer ce qui est injouable ou presque, il aime les défis perdus d'avance ou presque avec un fort handicape. Il aime se faire piétiner, se faire humilier, se faire rouler dessus et ça tombe bien, l'armée espagnole est taillée sur mesure pour lui... Ce joueur aime perdre et avec de l'espagnol il aura toujours une excuse, même si les dés lui sont favorables. Ses rares victoires seront son seul réconfort et presque une surprise. Accessoirement on peut tout de même le rencontrer avec d'autres armées. Pour se faire remarquer, il jouera toujours les troupes les plus mauvaises ou les pires combinaisons possible, parfois volontairement, parfois par totale incompétence (le masochiste refoulé) mais sans désir de s'améliorer. Attention, à ne pas confondre avec le joueurs sympathique et décontracté pour qui le plaisir est de pousser des figurines sans volonté aucune de gagner. 

Jouer l'armée espagnole, faiblesses & faiblesses :

Ne nous voilons pas la face, à l'aulne des armées période napoléonienne, l'espagnole est classée bonne dernière au général mais également bonne dernière dans presque tous les domaines individuels (infanterie, cavalerie, commandement etc.).
Mal équipée, mal ravitaillée, mal encadrée, mal formée, corrompue, c'est est le cocktail explosif du made in Spain.
Dans ces conditions on ne peut qu'être interpellé par sa capacité historique à renaître tel un Phoenix après chaque défaite, entrecoupée de quelques trop rares coups d'éclat à commencer par la victoire de Bailén en 1808.
Bailén 1808, LA victoire espagnole par excellence *
Guérilla espagnole à l’œuvre... *
Cette capacité à continuer le combat encore et toujours, à harceler et user l'adversaire peu à peu jusqu’à le briser moralement et militairement est sa véritable force. C'est un plus indéniable  pour du jeu stratégique (niveau des armées) ou en campagne au grand plaisir des joueurs patients familiers de guérilla et adeptes de conflits asymétriques. Si pour vous Mongols, Huns et autres peuples des steppes vous procurent un frisson de plaisir, alors vous devriez pouvoir exploiter au mieux cette nation à coup d'actions de guérilla sur les arrières des troupes ennemies trop avancées dans vos terres... Votre force, c'est votre faiblesse reconnue par tous. Vous vous en servirez pour faire bosser les autres nations (comme protecteurs) pour vous  (de préférence les Britanniques et les Portugais) et coiffer les autres au poteau avec vos conditions de victoire en général moins exigeantes. 







   Malheureusement, nous sommes ici plus concerné par les batailles rangées et leur micro déroulement...

Au niveau du jeu  "grand tactique"

Castanos *

vous dirigez une petite armée ou un corps d'armée, les troupes sont modélisées simplement avec une valeur globale (à la rigueur 2) qui permet d'intégrer la combativité, les effectifs, le moral etc. En général les troupes espagnoles sont alors affublées d'une valeur très faible. En gros, elles s'usent vite et ne "frappent" pas fort. Il devient difficile d'effectuer des percées rapides et brutales pour rompre l'armée adverse ou simplement de rester engagé pendant des heures.
 Du côté des généraux, c'est guère mieux, le commandement supérieur est indigent, à tel point que l'on retrouve une part importante de généraux étrangers (Reding) ou descendant d'étrangers déjà implantés  (Blake, Lacy...), surtout dans les premières années de la guerre. L'activation et la manœuvrabilité de vos troupes va fortement laisser à désirer.  Déployez vous de manière à ne pas vous faire surprendre et si possible doublez (seconde ligne) par des réserves toute votre ligne de front.
 L'armée implique alors un jeu souvent défensif où il faudra s'accrocher à du terrain qui permettra de gagner des bonus de manière à réduire l'écart lors de la résolution des combats avec les adversaires. Heureusement, à cette échelle l'armée espagnole est souvent en soutien d'une armée anglaise avec de nombreuses troupes de qualité ou de chocs qui pourrons compenser votre faiblesse. Choisissez vos, combats, ne vous engagez pas trop tôt et faites-vous petit (laissez le français se concentrer sur vos alliés plus dangereux dans un premier temps).


 Avec des systèmes de jeu "tactiques"

Zayas *
vous dirigez une division ou une brigade, les carences de l'armée espagnole sont alors encore plus criantes.
 Coté encadrement, rares sont les chefs qui tiennent la route, même à cet échelon,  mais il en existe quelques-uns de correctes (par opposition à la norme qui est évidement de qualité mauvaise voir pire, ne l'oublions pas). Il faudra alors les utiliser au mieux, de préférence sur les points chauds. Ne lésinez pas, certains sont charismatiques et permettent de recevoir des bonus au moral ce qui rend leurs troupes plus résilientes. N'oubliez pas que votre force c'est votre faiblesse, l'adversaire prendra rarement le temps de préparer ses assauts et voudra faire vite, si à ce moment-là vous arrivez à casser son tempo et le contrarier dans l’exécution de son magnifique plan (qu'il pensait comme tel), alors il risquera de se déconcentrer et commencera peut-être à faire des erreurs...


 Coté troupes, si l'on excepte les gardes, voir les grenadiers et les régiments étrangers, l'infanterie est faible et versatile. Encore une fois, il faut l'ancrer dans du terrain pour lui permettre de résister suffisamment longtemps. Les jeux tactiques permettent de détailler les valeurs de combat rapproché, de tir, de moral, d'effectifs etc. Leur faible entraînement, réduira drastiquement la capacité de manœuvre et de tir.
Avec la  notion de moral/cohésion, les unités espagnoles vont souvent rompre sans combattre (moral faible) à la suite d'un test malheureux après un tir ou à la simple vue de de troupes amies adjacentes en fuite (phénomène particulièrement frustrant pour le joueur non prévenu/débutant qui se sentira dépossédé de sa capacité de faire mieux que les protagonistes historiques).
  En parties avec budget les troupes espagnoles sont alors souvent plus nombreuses (logique car plus faibles donc avec un coût d'achat réduit). Mais le nombre ne permet pas forcément de compenser la qualité. Les pertes sont souvent calculées à l'unité et non pas au budget, vos pertes risquent d'arriver plus rapidement (le moral, toujours le moral) et donc de peser plus lourdement que celles de votre adversaire. Sans oublier que pour réaliser un assaut majeur avec succès il faut avoir des troupes de chocs, "manœuvrantes", et soutenues par de l'artillerie ou de la cavalerie. Faire des dégâts importants rapidement dans un espace réduit est l'alpha et l'oméga des attaques de percée réussies.

La encore, l'Espagne se fait rattraper par une cavalerie composée de troupes indigentes et en sous-effectifs chroniques aux chevaux faméliques (lorsqu'ils existent). Bref, exit la cavalerie de choc. Et en matière d'effectifs réels c'est plutôt limité.
LE faux ami : C'est beau... mais pas efficace ! *

C'est moche hein ? on vend du rêve là. Reste la dernière arme clé de la période napoléonienne, l'artillerie.
 Celle-ci est à peine mieux lotie, équipements disparates (calibres, origines diverses des canons)..., mobilité faible (attelages de mules voir de bœufs). Bref, oubliez les manœuvres de l'artillerie à cheval française capable d'accompagner un assaut de cavalerie ou des relocalisations rapides de batterie d'artillerie. Il ne vous reste plus que quelques artilleurs de ligne mais qui pour le coup peuvent rappeler ceux de l'armée russe avec un certain acharnement à tenir leur batterie. Placer correctement son artillerie devient alors essentiel si l'on veut qu'elle serve, les joueurs XVIIème siècle (en particulier de Tercios) connaissent très bien cette situation. et c'est une des clés pour les joueurs espagnols. 
Accrochez vous au terrain, à vos canons... et ne lâchez rien ! *
C'est pas avec des mulets qu'il va être facile de déplacer vos canons... (Perry) *
 
Dans les règles tactiques, vous croiserez donc souvent des modificateurs ou compétences comme ci-dessous :
- versatilité de l'infanterie (la valeur de moral ou de combat est définie à la hausse ou à la baisse par un jet de dé lors du premier combat de l'unité) ,
- puissance de feu de l'infanterie et capacités de tirailleurs réduites,
 - faible manœuvrabilité et commandement limité,
- quelques rares chefs charismatiques pour remonter le moral,
- cavalerie lente (mal équipée) avec des unités de petite taille manquant parfois même de bonus de choc,
- artillerie lente mais parfois un bonus pour la combativité.

Dans ces conditions, quelle période est privilégiée par les joueurs  ?

On lâche rien et on se bat ! *

On peut définir trois grandes périodes espagnoles : 

1808-1809 ou les beaux gosses,
1810-1811 ou les fiers pouilleux,
1812-1814 ou un début de remise à plat vestimentaire... mais pas totalement faut pas déconner on est espagnol !

   L'armée type beaux gosses (période 1808-1809) :

La majorité des joueurs se constitue des armées de type début de période (1808-1809). À  base de  bicornes et de beaux bonnets à poils de grenadiers, c'est l'armée qui a du style vestimentaire à la mode fin d'Ancien Régime. Se faire piétiner oui, mais on reste chic et classe en toutes circonstances, légèrement débraillé avec sa barbe de 3 jours, un point c'est tout. Ah si, on compte aussi un peu sur ses mercenaires étrangers plus efficaces, que sont les suisses et les irlandais.
 
Un lien intéressant si vous êtes portée sur l'espagnol beau gosse et que vous désirez monter une armée :
 
 
Les suisses *

La ligne *
Les légers *
La cavalerie *

Une seconde partie de joueurs préfère se concentrer sur des Espagnols moins haut en couleur de fin de période (1812-1814)

 avec de nouveaux uniformes moins variés, colorés ou clinquants à base de simples shakos et vestes bleues. Des troupes légèrement plus aguerries et entraînées souvent utilisées comme des supplétifs au service de Sa Gracieuse Majesté. Le cœur de l'armée est est tout juste espagnol et souvent la présence britannique est alors très marquée.

L'infanterie de ligne 1812 *
Sans oublier la guérilla !

Pourtant, entre ces deux styles vestimentaires bien connus et relativement bien présents dans le monde du jeu d'histoire, l'armée espagnole a vécu une période de transition (1810-1811) où elle se cherchait...

 avec un grand mélange de tenues de circonstance entre autres à base de chapeaux type haut de forme (top hat/round hat) ou de bonnets de police.  Bien sûr on y trouve également de nombreuses tenues civiles, des uniformes marron à base de fournitures britanniques ou des restes des années précédentes pour certaines unités. Bref c'est le joyeux bordel, la punk attitude des armées. Étonnement, on voit assez peu ces uniformes (ou non uniformes) sur nos tables de jeu et c'est bien dommage. La documentation "uniformologique" très parcellaire y est sûrement pour beaucoup mais en contre partie permet une certaine liberté de réalisation de vos unités.
Mais fans de 28mm et d'espagnols soyez heureux, les frères Perry ont commencé une magnifique série d'espagnols pour ces années de doute vestimentaire. Il y a maintenant de quoi se monter une armée complète alors n'attendez plus. Au besoin, Eagles et Front Rank ont également de quoi combler certaines lacunes mais attention en composant les unités, tout ne se marie pas à la perfection, en particulier les Front Rank plus trapues.
Infanterie 1811 *
Infanterie en tenue marron *
Infanterie *

Cette armée de transition, c'est justement celle qui a combattu à Albuera (1811) et que nous allons vous présenter, avec moult photos, dans la seconde partie de l'article du blog sur nos fières espagnols !

Viva España !



Ces photos sont récupérées sur internet via les moteurs de recherches (en particulierchez  minaturas militares), si elles sont couvertes par des droits particuliers (nous ne sommes pas familier de ces règles et procédures), vous pouvez contacter l'auteur du blog affin de les faire retirer. Nous vous présentons par avance nos plus plates excuses.

1808 1809 : Magnifique non ? et c'est sans parler des grenadiers, mais nous on va se diriger ver l'année 1811 *

dimanche 20 octobre 2019

La fin des iroquois, Mousquets & Tomahawks


Une des habitudes récurrentes de la rentrée de septembre, c'est la partie de reprise de Mousquets & Tomahawks jouée au club Figurine & Stratégie. En général il y a du monde autour de la table (6 personnes pour celle-ci) et la partie se caractérise par la bonne humeur, du brouhaha, un gros zeste de mauvaise foi, et des joueurs dissipés qui n'ont pas relu les règles avant la partie... Voici l'édition 2018 avec un an de retard  seulement (ce qui est très correcte et plus qu'acceptable pour un helvète...).

Pour cette partie, le scénario consistait, faction française, à escorter et protéger des civils (et pour cause, la fille du gouverneur en faisait partie) en route pour rejoindre le post avancé de la Pépinière occupé par de  Carignan. Les anglais quant à eux, devaient, à l'aide de leurs alliés iroquois, exécuter un raid sur le lotissement (pour le piller gaiment, ça va sans dire), et empêcher par tous les moyens les civils français de renforcer l'avant poste... tout en délivrant leur propre officier, le bien nommé Sir How Mare, précédemment capturé lors d'une patrouille.  

Chaque joueur avait à sa disposition 2 à 3 bandes sous le commandement d'un personnage avec un objectif secret à réaliser lors de la partie. Ces missions secrètes individuelles représentent une bonne partie du plaisir de jeu qu'offre ces rencontres à 6 loustics. Pour ma part, après avoir lamentablement perdu Roger l'ancien l'année dernière ( voir l'article Roger est mort) je me retrouvais propulsé à la tête des iroquois fidèles à la couronne d'Angleterre. Objectif secret de mon grand chef Moguouaille, tuer son rival huron affilié aux français. Du coté du rival huron, la partie va mettre en lumière que celui-ci est secrètement amoureux de la fille du gouverneur (une des civiles à escorter, vous suivez ?) et que son objectif consistait à la protéger de tout outrage britannique.
Bref, un scenario à la Benny Hill en perspective !
Moguouaille est le premier à se déplacer et fonce vers l'escorte des civils

Les débuts son prometteurs, à l'aise dans les sous bois, les 3 bandes d'iroquois progressent rapidement, tout en souplesse, en passant devant une faune sauvages indifférente.
Avance de Moguouille avec couverture des Roger's rangers à distance sur la colline








De leur coté, les réguliers anglais, sans leur chef prisonnier, progressent lentement pour se déployer face au village et bloquer toute velléité de sortie de ses occupants français.
Approche tout en finesse des réguliers anglais

La Pépinière est rapidement prise sous le feu roulant des réguliers anglais

Premier sang, en traversant une zone dégagée un indien tombe sous le feu précis de miliciens français. C'est le premier d'un longue série à venir...
Poulpy et le suisse (enfin leurs mains) en plein combat dès les premiers instants de la partie

La chasse au chef indien pro-français a commencé et il faut absolument que Moguouille coupe l'axe de progression des miliciens pour les empêcher de rejoindre la Pépinière et surtout avoir une chance de scalpé le chef amoureux !
Les iroquois parviennent à bloquer l'avance des français et hurons en direction de la Pépinière

Miliciens acadiens contre iroquois agressifs, les tirs font des ravages parmi les indiens avant le corps à corps !

Une première évasion réussi du colonel Howe Mare vient abruptement contrarier la belle progression des français obligeant les indiens hurons à changer d'axe afin de le recapturer tout en étant sous la menace des iroquois agressifs qui ne lâchent rien.

Malchance de courte durée, ceux-ci s'étant imprudemment avancé. Moguouaille y voit l'opportunité de leurs sauter à la gorge. Pour ce faire il suffit d'affaiblir un groupe de miliciens en travers du chemin...

Cette affaire n'a pas tournée comme espérée, les redoutables indiens y laissant un bon paquet de plumes...


Alors que les Roger's rangers avancent vers la Pépinière sans soutenir leurs alliés iroquois...

Pire, par un coup du sort terrible, les différents groupes de hurons et leurs compères miliciens se retrouvent activés plusieurs fois de suite sans laisser aux iroquois la possibilité de réagir (dans notre élan, nous avons oublié la règle d'esquive utilisable par les natifs dans le sous bois).
Les miliciens français débordent et dépassent les iroquois





Des 19 fiers guerriers iroquois du début de l'engagement il ne reste bientôt plus qu'une poignée...
Séparé de son dernier groupe, Moguouaille ne doit son salut que par une résistance acharnée et chanceuse (seuls 2 guerriers lui ont sauté à la gorge).
Une telle bravoure ne pouvait avoir qu'une issue positive. Le chef huron décida d'accepter le duel qui lui était offert… pour succomber d'un coup de tomahawk ! Et pour couronner le tout Moguouaille parvient même à s'enfuir pour retrouver ses  3 derniers guerriers !
Combat des chefs indiens !




Pendant ce temps, les Roger's rangers de Nico, dit  Roger le jeune ont posé leurs sacoches en lisière de forêt de manière à pouvoir aligner les défenseurs de l'avant post qui avaient déjà fort à faire face aux réguliers anglais dans la prairie.
Les Roger's rangers arrivent enfin en vue de la Pépinière et sont surpris par une embuscade de Hurons

Le combat à distance tourne à l'avantage des Roger's rangers et de leurs supplétifs civils qui ne comprennent pas le sacrifice des hurons...

Le colonel Howe Mare, dans une seconde tentative parvient enfin à échapper à la vigilance de ses gardes pour s'enfuir vers les ligne anglaises sans être repris  et renforce leur attaque sur la Pépinière !

Le redoutable feu anglais
La réponse française depuis la pépinière

Les défenseurs de la Pépinière suffisamment affaiblis, les réguliers anglais avancent enfin fermement vers l'avant-poste, alternant le tir, le rechargement, et la marche au pas en ronds d'oignons.
On tire, on recharge, on avance... on tir, on recharge...
Les miliciens tirs pendant que les anglais rechargent avant d'avancer

Avec les iroquois décimés par leurs attaques incessantes (l'escorte doit être retenue pour laisser le temps aux anglais de prendre la Pépinière), en plein combat, les Rogers rangers sont obligés de se scinder en deux groupes afin de tenir le front avant, mais aussi arrière, harcelé par des miliciens français désireux de briser le siège de l'avant post.
Un dernier groupe d'iroquois de Moguouaille couvre les Roger's rangers
Il était temps, les Roger's rangers peuvent enfin se retourner et repousser les restes ennemis
Tout en gardant la pression sur la Pépinière

Désireux d'anéantir les 2 hurons survivants face à eux, c'est sur un dernier combat meurtrier que Moguouaille succombât par le couteau de son adversaire l'entrainant dans sa chute mortelle !
Moguouaille décide de se risquer à tuer les derniers Hurons
Mais meurt en entraînant son adversaire avec lui. Ses deux derniers guerriers protègent sa dépouille des animaux sauvages

La messe est dite, malgré ce dernier coup d'éclat sans suite, le parti français doit se replier laissant au anglais l'opportunité de piller l'avant post et leur concéder une victoire mineure à la Pyrrhus. Fait marquant, les objectifs personnels secrets ont quasiment tous été réalisés, dont ceux d'un jeune chef Huron Fred Pick Hatchu (neveu de Poh Kemon) mort en martyr et tué par les assassins mêmes de son oncle lors de la saison précédente, les Roger Rangers ! La boucle est bouclée. Décidément, pour moi la bataille s'achève avec, de nouveau, la perte de mon personnage principal (Moguouaille) et la fin des braves iroquois...
Assaut anglais sur la pépinière et ses derniers défenseurs débordés
La milice français ne peut plus atteindre la pépinière dont le pillage peut commencer... this is the end, my friend !

Coté règles, appliquer les missions personnelles (secrètes) aux scenarii multi-joueurs lors de  grosses parties apporte une dimension épique supplémentaire à la confusion des combats, qui est à mon goût; paradoxalement bien trop souvent absente. Cela permet également à des joueurs, non impliqués en première ligne en début de partie, d'avoir de quoi s'occuper en cherchant comment atteindre leur objectif que l'ordre du général en chef viendra peut-être contrarier (et inversement). La victoire collective passe alors parfois au second plan et peut désespérer le général en chef qui voient sous ses yeux son magnifique plan partir en vrille sans savoir comment rectifier le tir ! Ce fameux grain de sable de la nature humaine qui peut réduire les plus beaux plans en poussière et que nous retrouvons si rarement sur nos tables de jeux.
Un véritable plus qui demande de la préparation pour un arbitre mais offre des perspectives ludiques et historiques passionnantes (Ex : l'animosité entre certains maréchaux du 1er Empire).

Concernant le système de jeu de Mousquets & Tomahawks, les nombreuses petites interrogations ou situations particulières que nous avons rencontré pendant la partie montrent bien que, si M&T est toujours aussi plaisant en mode scénarisé et multi-joueurs, il est tout de même temps de lui donner une seconde jeunesse à travers une version plus moderne revisitée ne laissant plus place à des situations inutilement compliquées ou inextricable à gérer.
Et justement, des bruits de couloirs depuis des mois nous font espérer une possible sortie d'une v2 pour l'année 2019 ! Finalement on se dirige plutôt vers 2020 pour cette v2 qui semble être une réécriture et une correction des lourdeurs/incohérences ou situations ambigües plutôt qu'une grosse révolution du système qui risque de déstabiliser les joueurs. Patience, nous y somme presque et cette partie sera peut-être notre dernière en v1 ;-D
Cerise sur le gâteau, coté matériel, avec un nouvel arrivage de figurines (français et britanniques) dénichées au B&B de la LEM 2019, le Marius devrait pouvoir s'adapter facilement à toutes les combinaisons de la nouvelle mouture du jeu.

Canada, nous (re)voilà !