mercredi 5 avril 2017

Bataille de Fox Station 1863 (3vs3 campagne Longstreet)




Mai 1863, me voilà de retour sur le front pour couvrir les manœuvres des troupes de l’union. La guerre fait rage depuis 1861, les généraux Peck, Russell et Couch avaient été invaincu en 1861, mais à partir de 1862, les généraux sudistes survivants (Anderson & Early) ont effacé l’affront en gagnant leurs premiers combats en chargeant à la tête de leurs troupes l’épée à la main faisant valoir leurs glorieuses actions et revenant dans la course au prestige
 Le général sudiste Rodes (**), mort au combat, voit sa gloire peu à peu se ternir tout comme son remplaçant Beauregard (**) envoyé par le Président Jefferson Davis en mission diplomatique au Brésil.
Mais les autres sont au coude à coude. Couch reste finalement le dernier invaincu sur le champ de bataille. Ses faibles soutiens politiques ne lui permettent pas de briller beaucoup plus que les autres généraux !  Une réputation est si vite balayée ou portée au pinacle par la presse et des relations influentes !
Déploiement des généraux sudistes

Sur le plan militaire, les armées Confédérées de Lee manœuvrent pour couper les lignes de ravitaillement des troupes de l’Union.
A l’avant-garde du mouvement de flanc, le Général R. H. Anderson ****, dit crinière d’argent, est à la tête d’une petite armée à forte proportion de cavalerie d’élite.
Son objectif, prendre le dépôt « Fox Station » et ainsi couper l’arrivée des renforts nordistes en route pour le front.
Pour ce faire il peut compter sur sa nombreuse cavalerie de qualité qui lui est fidèle. Malheureuse pour lui, en cette année 1863, les nombreux combats ont déjà tués 2 généraux sudistes. Seule la brigade du fidèle J.A. Early ** est encore digne de confiance. En complément, Lee à tout de même affecté un jeune colonel plein de fougue à la tête d’une brigade assemblée dans l’urgence, le bien nommé Peter Foug *. Avide de gloire, celui-ci cherchera sûrement à briller par d’hasardeuses actions d’éclat, au risque de mettre en péril la magistrale manœuvre d’Anderson.


Anderson, agressif mouvement initial

Plaçant le fidèle et imperturbable Early au centre sur la route principale, Anderson, à la tête de sa cavalerie progresse rapide sur le flanc gauche. Son avant-garde ne tarde pas à localiser des troupes nordistes en mouvement. Fort de ses talents d’éclaireur acquis lors des guerres indiennes et sa supériorité en troupes montées, Anderson met son armée dans les meilleures dispositions pour l’affrontement à venir et prend ainsi  l’initiative.





Early déploiement initial observé par les éclaireurs de Peck

Pour Anderson, l'attaque devra donc se transformer rapidement en victoire au centre et sur l’aile gauche, en espérant que le jeune colonel Peter Foug tiendra assez longtemps son flanc droit.













Ironie de l’histoire, déboule au même moment avec une solide armée nordiste pour protéger les ravitaillements et renforts ce qui donna lieu à une grande bataille de rencontre entre deux armées en plein mouvement.
Flanc droit du Général en chef nordiste Peck

Du coté nordiste, les troupes sous la direction du général J.J. Peck **** (ancien pasteur abolitionniste) sont composées de faméliques régiments de vétérans complétés par des régiments de jeunes recrues à pleins effectifs.
Le tout est complété par une forte présence d’artillerie compensant ainsi partiellement le manque de cavalerie à la qualité toute relative. Pour le commandement, le général en chef connait parfaitement ses deux subalternes auxquels il accorde une confiance toute relative. Sans remettre en cause leurs compétences militaires, c’est bien leur ego surdimensionné qui risque de poser problème ! C’est deux là son capable de faire passer leurs intérêts personnels avant le salut de la nation, quitte à provoquer une défaite et ainsi faire chuter le brave J.J. Peck.

« On te soutiendra à mort Général », qu’ils disaient en cœur… Russell et Couch

Afin de garder un œil sur le plus sournois, Peck déploie au centre l’ambitieux J.W. Russell *** qui a l’oreille  du président Lincoln.
Au centre, Russell, prudent, prend son temps en phase d'approche.

Excentré sur son flanc gauche il préfère y laisser le solide Couch** en espérant qu’il soit trop éloigné des combats principaux et ne se couvre plus autant de gloire.
Très apprécié des hommes du rang, car avare de leur sang, il est heureusement bloqué dans son avancement (seulement général **) à cause d’une sombre cabale politique au Capitole… Cabale à laquelle  J.W. Russell dit « le borgne du président»  n’est peut-être pas étranger !



Et le plan de bataille alors me diriez-vous ? Et bien, moi qui était présent je peux vous l’assurer, les seules directives consistaient à prendre les granges et dépôts en un manœuvre frontale et brutale des plus subtiles. Rien de plus.
Mais soyons indulgent, il faut admettre que les généraux de cette terrible guerre civile étaient pour la plupart de piètres stratèges, arrachés à leurs métiers civils et donc souvent peu au fait de l’art de la guerre.
A noté que si les Confédérés avaient l’initiative et en profitèrent pour regrouper de suite toutes leurs troupes, les nordistes plus prudents gardèrent des réserves afin de pouvoir palier à des erreurs de début de bataille.

Phase d'approche & redéploiement au centre et sur le flanc gauche nordiste

Sur son flanc gauche, Couch décider de profiter du terrain fermé pour judicieusement poster ses trois batteries légèrement en retrait en laissant les angles de tir dégagés. Charge à l’infanterie de se déployer sur le front dans les terrains plus accidentés et couvrir les batteries. Le seul régiment de cavalerie ayant la responsabilité de couvrir l’extrémité gauche du flanc et de déborder les confédérés dès que possible tout en évitant la redoutable cavalerie adverse qui par chance préféra se rediriger plus vers le centre du dispositif.



Après avoir légèrement modifié son déploiement afin répondre au mieux à l’agressive manœuvre confédérée, Couch peut prendre pied au dépôt ouest et y déployer ses troupes derrière des haies et à la lisière du bois. Pas le temps de fortifier la position mais l’essentiel est là, les troupes n’ont pas été contactées en formation de marche, contrairement à l’infanterie de Russell.



Entreprenants, audacieux, les sudistes prennent rapidement position le long de la ligne de chemin de fer et sécurisent la capture de la gare par Early.


Capture de Fox Station par Early avec le soutien de Foug

Provoqué par les cris des sudistes un régiment nordiste encore en colonne se rue vers l’ennemi et s’expose dangereusement. Russell ne reconnait plus ses hommes, mais Peck, attentif à son centre avait remarqué un léger ravin marécageux empêchant les sudistes d'exploiter trop aisément la situation (Carte Poor surveying).    



Russell évite de trop s’exposer et demande du soutien à l’artillerie de Couch qui oriente un temps une de ses batteries pour couvrir les hommes de Russell qui pourtant ne font pas montre de grande volonté pour reprendre aux sudistes le dépôt central !




Soupçonneux envers son compatriote, Couch fini par rediriger le feu vers son flanc. A sa décharge, l' impétueux colonel Peter Foug ne ménage pas ses hommes et arrache aux conscrits de Couch le dépôt ouest obligeant celui-ci à engager ses réserves très tôt.













 La cavalerie sudiste soutien les régiments qui partent à l’assaut au son du Rebel Yell ! Le private Johnny Lemouise devient même le héros de son régiment qu’il entraîne avec ferveur malgré les pertes effroyables.











L’agressivité du colonel P. Foug oblige Couch à le bousculer en retour avant que celui-ci ne prenne des positions trop avantageuses.











Profitant d’un mouvement hasardeux des sudistes les régiments de Couch quittent les bois pour charger de front leurs ennemis mal déployé.


Tout comme le régiment de conscrits qui contre charge les sudistes après leur échec d’assaut sur une batterie de Howitzer et les derniers vaillants conscrits !

Sachant son flanc battu, le colonel P. Foug cherche dans un ultime effort à briser les défenses autour du dépôt ouest en jetant ses derniers combattants dans la bataille. Contrairement à ses hommes la mort ne voudra pas de lui mais le dernier assaut est bien trop faible et se fait complètement repousser par les régiments de vétérans de Couch.

La cavalerie de Couch flanque et sabre les derniers soldats de Foug

A l'extrémité du flanc, les derniers soldats de Foug se font déborder par la cavalerie nordiste qui les sabre alors qu’ils sont pris de front les fantassins. les 2 pièces d'artillerie ne pourront plus se retirer à temps. Sur l'aile gauche la messe est dite !










Au centre de la bataille Early reste maître du dépôt tout en menant la vie dure à un Russell bien trop timoré et replié dans le grand champ de maïs.


L’un et l’autre ayant décidé que la bataille se jouerait sur les ailes, quelques assauts sans grande conséquence eurent lieu, mais de la gloire pour Early le Magnifique.



A l'EST, rien de nouveau !
Anderson cherche à couper Peck de son centre pour aider Early 

Malgré tout, sur cette aile droite coupée en deux par la rivière, les deux généraux en chef se livrèrent à la petite guerre tâchant d’abattre l’adversaire en de petites escarmouches sanglantes dont la destruction dans le sous-bois du 92ème d’infanterie de Pensylvanie par les sabreurs fous de la cavalerie sudiste reste le point culminant.
Cette petite guerre permis tout de même à Peck de rester maître de la ferme de l’est permettant ainsi à l’armée nordiste de réclamer la victoire de la bataille.


Sans plus aucune troupe valide à commander sur son aile, le colonel P. Foug oblige le général en chef Anderson à se replier avant de se faire couper la retraite et laisser ainsi Fox Station aux mains des nordistes de Peck !

L'Union vient de remporter sa plus importante bataille et Peck par sa manœuvre victorieuse sur Fox Station  permettra le succès de Gettysburg !


Post bataille ou le qui perd gagne...

En format campagne à Longstreet, s’il est utile de remporter les batailles ce n’est pas nécessairement le plus important. Ici c’est la Gloire du Général qui est en jeu.
Le plus glorieux à la fin de la guerre remporte le titre pour la postérité et se voit adulé par les générations futures.
Et pour atteindre cet objectif il faut gagner des points d’Épique en réalisant des actions grandioses (aux yeux des contemporains) qui passent par :
-      -  la prise et/ou reprise d’objectifs (le dépôt, la gare, et la ferme),
-      - la réalisation de grandes charges,
-      - des résistances épiques en repoussant toutes les troupes de grandes charges
-      - la réalisation d’un acte de guerre incroyable et insensé…
-      - participer à des batailles (la victoire apportant 2 point et la défaite 1).


A ce petit jeu, nos deux généraux en chef (Anderson & Peck) occupés qu’ils étaient à diriger l’armée (en multi-joueurs, les chefs d’armées sont les seuls à pouvoir utiliser les cartes événements) tout en se faisant une guerre de harcèlement n’ont récolté que 3 EP et 4 EP respectivement.
Tout comme Russell avec ses 4 EP, reflet de ses actions prudentes.

A contrario, le colonel  Foug avec sa prise du dépôt Ouest, ses assauts sanglants et la perte de toutes ses troupes ( !!!) gagne 6 EP ! En effet, la capacité de Foug à sacrifier ses hommes en les poussant vers l’ennemi mérite 1EP supplémentaire pour action insenséé.

Vient ensuite Couch qui avec ses charges massives coordonnées, sa prise et sa reprise du dépôt Ouest ou sa résistance héroïque remporte allègrement 10 EP.


Le grand vainqueur du jour, acclamé, que dis-je, encensé par la presse (sudiste) est le général Early avec 13 EP !
En effet, en plus de ses 7EP de la bataille, Early a littéralement subjugué les journalistes du Sud et raflé 6EP (carte poste bataille, qui permet de gagner autant d’EP que la valeur la plus faible sur 2D6)
Un double 6 aux dés qui lui donne donc bien un total de de 13EP !







Il reste encore pour Anderson, Couch et Foug  à faire leurs renforts post bataille mais cette carte étant rare (sans parler du double 6) que nous pouvons déjà entériner le succès du jour pour Early en attendant les prochaines batailles de la campagne.




25 commentaires:

  1. Bravo à toi, très beau travail, même si le rôle héroïque et déterminant de Peck est trop ignoré.

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    1. Sûrement, mais c'est malheureusement ce qu'il se passe lorsque le reporter n'est pas à coté du Général en Chef. L'Union retiendra tout de même que Peck à remporté la plus grande bataille en gérant ses deux subalternes. ;-)

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    1. Merci MPF, on veut montrer qu'une partie club régulière peut être aussi beau et prenant que des grandes batailles de reconstitution lors des conventions. Même si mettre en texte et image prend du temps.

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  3. J'ai maintenant ajouté le (rapide) post bataille pour mettre en lumière les généraux qui ont été les plus efficaces pour l'avancement de la campagne. LE grand vainqueur étant Early le sudiste !

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  4. "Avide de gloire, celui-ci cherchera sûrement à brille par d’hasardeuses actions d’éclat, au risque de mettre en péril la magistrale manœuvre d’Anderson" : Je ne vois pas du tout de quoi tu parles... ;)

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    1. Et puis vaut mieux 6EP en perdant que 4EP en gagnant, non ? Les écoliers américains doivent tous connaître la charge du colonel Foug autant que la charge de Picket !
      enfin presque ;-)

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  5. Super cr et splendide table, chargezzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz!
    Ludiquement

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    1. Il y a effectivement eu quelques furieuses grandes charges pour la lutte des objectif et des EP ! Seul le capitaine Stark et son 22 de cavalerie US n'a pas chargé de front mais a contourné son adversaire (flanc gauche US), un comble pour lui !

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  6. Photos et tables superbes, merci d avoir partagé ce bon moment, cela donne vraiment envie

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    1. Le must avec Longstreet c'est le mode campagne parfait pour un club.
      Pas de "carte globale" pour déplacer ses troupes, on ne joue que les rencontres et on vise la gloire avant la victoire.
      Le post bataille permet vraiment même aux plus faibles de rester dans la course des points évitant les campagnes où les derniers baissent les bras.
      Simple, rapide, efficace et élégant.

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  7. Bravo pour ce magnifique rapport de bataille, présentation superbe, terrain et figurines magnifiques, un grand moment...sauf pour le pauvre colonel Foug!

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    1. Merci Phil', Pour Foug, sois rassuré, il s'est vengé plus tard et puis il a accumulé beaucoup de gloire ce qui remonte le moral :-D

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  8. Cela valait la peine d'attendre. Bravo!

    J'ai toujours pensé qu'il fallait se méfier de Russell. Un beau parleur qui doit ses étoiles à ses accointances avec l'ex-président G. Pagan.

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    1. On ne peut mieux décrire le personnage, en plus il est borgne, c'est louche !

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  9. J'ai glissé un mot de cet article calomnieux à l'oreille du président. Il paraît qu'on manque de journaliste pour couvrir les ventes de charité de la First Lady.
    - J.W. Russell

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    1. Pauvre Goodpaper, il risque de nouveau de quitter le front pour traiter les pages people des journaux de NY...

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  10. Impeccables ce CR!! Et quel boulot!!
    Etque dire de la table et des figs . Chapeau bas, jeune homme !

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  11. Merci Esmbel, on voulait garder une petite trace de notre sommet de la campagne longstreet avec les joueurs actifs du moment... Et rappeler que le mode campagne de la règle est une grande réussite !

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  12. Magnifique CR, comme d'habitude, vraiment cela se lit avec un réel plaisir, je suis cette saga avec un grand intérêt et beaucoup d'envie. Et effectivement, mes félicitations aux cavaliers du Sud, que j'eusse aimé être à leur tête ! Jeb Stuart doit être fiers d'eux et le colonel Starck risque de se retrouver chez les gris à ce train là !

    Fabrice ou Prince Fafa

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    1. Merci Prince Fafa ! Tu peux tout de même être fier du 22ème de cavalerie de Stark car il a chargé sur le flanc gauche en fin de partie. Bon, pas une attaque de face (voir dernière photo de Couch) mais le héro de l'unité n'est autre que le caporal Blutch !
      On peut voir sa plaquette à l'arrière du 22ème de cav US, c'est dire qu'il est à sa place ;-)

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  13. Excellent!

    Bravo pour le minutieux compte rendu,cela donne vraiment envie de jouer!

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  14. yep, et dire qu'on a monté la partie en dernière minute, mais l'effort valait le coup, d'où le CR sur le Marius. :-D
    Me demande juste comment Phil fait pour offrir sur son blog autant de belles parties commentées quand nous on fait au mieux un article de ce type tous les 6 mois ^^.

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