Après l'engouement surprise du guide de découverte de l'armée espagnole, l'armée du cœur ou des fashion victims, nous ne pouvions rester les bras croisés et vous proposons
donc dans la foulée une nouvelle présentation atypique, à savoir, celle de l'armée dite "normale" de la période Napo...
J'ai nommé, l'armée bavaroise !
J'ai nommé, l'armée bavaroise !
Il est
souvent doctement annoncé que l'armée autrichienne (pourtant complexe et riche de ses contradictions) représente le mètre étalon, le patient zéro des armées période Napo... Celle à partir de laquelle
on pourrait facilement modéliser les autres nations en les classants comme supérieures ou inférieures selon différents critères ludiques.
Et pourtant ! Que dis-je, que nenni, beaucoup de créateurs de règle se trompent car
une autre nation, toute aussi adepte de la Wurst et de la bière mais aux
effectifs plus faibles, donc plus discrète, rafle la véritable palme de la normalité, notre bien aimée Bavière.
Oui, car en sus de
ses caractéristiques dignes de la "normalitude", la Bavière est
encore plus représentative du parcours type des nations lors de l’ascension, la domination
puis la chute du petit Tondu. Elle coche même toutes les cases de l'élève
moyen et discret que les professeurs on tendance à délaisser et vite oublier.
Telle la bière
munichoise, l'armée bavaroise est plutôt belle mais légèrement trop transparente et
un peu fade. Elle manque clairement de
caractère ludique quoi.
On peut dire de la Bavière qu'elle est grande parmi les petits, mais aussi petite parmi les grands…
On peut dire de la Bavière qu'elle est grande parmi les petits, mais aussi petite parmi les grands…
Napo harangue les bavarois et wurtenbergeois à la bataille d'Abensberg 1809 par Debret |
Dans ces conditions,
pourquoi donc s'intéresser, pire, privilégier une armée bavaroise et plus particulièrement comme première armée pour toute personne qui veut se lancer dans le grand bain du Napo ?
Se monter et peindre
une armée de bavarois, les atouts :
- La disponibilité et l'exhaustive de belles figurines chez de nombreux fabricants, dont, Perry, Front Rank, Victrix en 28mm, ou Old Glory, AB (magnifique mais cher) en 18mm, vont vous permettre de facilement composer l'armée,
- La facilité à trouver l'iconographie pour peindre les unités,
- Le peu de variété de troupes simplifie la création d'armée et sa peinture, étape parfois redoutée par le jeune padawane en Napo,
- Des couleurs distinctives bien visibles entre les différents régiments (couleur dominante du régiment, rouge, jaune, rose etc.) mais pas de gros pièges "uniformologiques",
- Un uniforme relativement stable sur toute la période (des évolutions à la marge par exemple sur la tenue des officiers, perte de la ceinture d'écharpe remplacée par un au hausse-col et surtout les dragons qui passent de la tenue blanche à la tenue verte des chevaux-légers avec lesquels il vont fusionner). Peu de personnes viendrons vous faire des remarques et votre Raupenhelm passera bien sur toutes les tables car il reste la marque de fabrique bavaroise tout au long la période sans vous obliger à choisir et vous restreindre à une campagne particulière comme souvent pour les autres nations,
- La possibilité de réaliser aisément une "armée" historique (brigade, division, corps d'armée) et d'en trouver les ordres de bataille détaillés.
Jouer les bavarois, apporte également quelques avantages :
- La possibilité de pouvoir aligner votre armée de bavarois aussi bien dans le camp français (période 1805-1813) que dans le camp coalisé (1813-1815),
- Un effet visuel plaisant qui flatte la rétine (le bleu ciel bavarois est clair et ressort bien sur les tables de jeu) ce qui permet de rapidement identifier vos troupes lors de grosses mêlées chaotiques,
- Des troupes uniformes (infanterie de ligne, légère, cavalerie, artillerie) qui permettent de couvrir facilement tous les ordres de batailles des bavarois sur la période (particulièrement 1809, 1812, 1813-14) et de ne pas trop avoir à se soucier de spécificités (sauf pour les quelques carabiniers),
- Des caractéristiques de troupes génériques donc pas de mauvaise surprise et pas d'écarts abyssaux avec l'ennemi lors des combats (sauf s'il sort la garde d'une nation majeure),
- La possibilité, dans un second temps, d'étoffer pour des parties de compétition vos effectifs avec des troupes plus faibles (garde nationale en 1813-1815) ou plus fortes (grenadiers à pied, cuirassiers en 1815 même si ces troupes n'ont pas véritablement combattu),
- la possibilité, par la suite, de créer un embryon français et/ou coalisé (autrichien) pour diversifier votre armée et renforcer ses faiblesses en fonction de votre style de jeu,
- cerise sur l'Apfelstrudel, le plaisir de pouvoir essayer de faire mieux que de Wrede à la bataille d'Hanau en 1813 face à Napo et sa vielle garde !
Voici les troupes de choc sur lesquelles vous ne pourrez pas compter si vous jouez des batailles historiques (disponibles véritablement à partir de 1815). |
Comme on peut le voir, monter une telle armée se fait assez rapidement et aisément tout en laissant de belles opportunités pour ajouter des troupes aillées.
Voici un exemple type d'armée bavaroise peinte en 28mm qui vous donnera un aperçu parfait :
http://vonpeterhimself.com/army-inspections/napoleonic-bavarians.html
Humour bavarois supposé : Pourquoi les Raupenhelm bavarois sont-ils plus haut que ceux des autres nations ? ... Pour pouvoir boire plus de bière d'un coup ! |
Bref, il est temps maintenant de reprendre notre présentation des arguments qui permettent de classer les bavarois en chantres de la normalité !
Petit rappel, géographiquement, la
Bavière, judicieusement située au Nord de la magnifique et insignifiante
confédération helvétique, a souvent servi de nation tampon entre ses belliqueux
voisins français et autrichiens.
Faut dire que d'un
point de vue historique, depuis le XVIIème siècle l'électorat de Bavière navigue
au grès des alliances entre ces deux grandes puissances.
Lors de la révolution française et des années du Consulat, la Bavière est
membre de la première et de la seconde coalition (1792-1802) en guerre contre la jeune république française mais elle est traitée militairement comme souffre-douleur de l'armée autrichienne.
En 1806, l'électorat devient le royaume de Bavière par la grâce de Napo (la Confédération du Rhin remplace feu le Saint-Empire romain germanique) et va combattre aux côtés du plus fort pendant les années glorieuses tout en profitant ainsi directement d'une réforme militaire bienvenue. Mais avec le déclin précipité de l'Empire après la désastreuse campagne de Russie, les Bavarois, rois du timing, vont de nouveau rejoindre la coalition (on en est à la sixième) des adversaires du petit Tondu, et ce, juste avant la bataille des Nations (Leipzig 1813).
En 1805, von Wrede le bavarois fraichement passé au service de Napo cinglait à la face du
général autrichien Mack : « Nous sommes mieux qu'avec vous, nous n'avons ni
morgue, ni mauvais traitements à essuyer, et loin d'être exposés aux premiers
coups, nous sommes obligés de demander les postes périlleux, parce que les
Français se les réservent de préférence. Chez vous, au contraire, nous étions
envoyés partout où il y avait de mauvaises affaires à essuyer. »
von Wrede l'incontournable, l'homme qui participa à toutes les campagnes majeures des bavarois |
En 1806, l'électorat devient le royaume de Bavière par la grâce de Napo (la Confédération du Rhin remplace feu le Saint-Empire romain germanique) et va combattre aux côtés du plus fort pendant les années glorieuses tout en profitant ainsi directement d'une réforme militaire bienvenue. Mais avec le déclin précipité de l'Empire après la désastreuse campagne de Russie, les Bavarois, rois du timing, vont de nouveau rejoindre la coalition (on en est à la sixième) des adversaires du petit Tondu, et ce, juste avant la bataille des Nations (Leipzig 1813).
Résultat des
courses, après la chute finale de l'Empire en 1815, la Bavière est confirmée comme royaume par les
coalisés.
Pas mal pour une
nation de second plan non ? Il y a une capacité certaine, voulue ou non, à capter le
"Zeitgeist" chez nos buveurs de bière préférés. Tout le monde n'a pas ce tallent, à commencer par les polonais qui ont joué à quitte ou double... et ont tout perdu ! Mais ceci est une autre histoire.
Le profil du joueur
bavarois adepte de la p'tite mousse :
Dans ces conditions,
qui peut bien aligner une armée Bavaroise ? Car, pour une nation
dite mineure, on en croise périodiquement sur nos tables de jeux. Hé oui, avec
leur tenue bleue ciel, leur casque à chenille rehaussé (Raupenhelm pour les adeptes),
leurs étendards à damiers bleu ciel et blanc, les bavarois savent briller mais
sans trop en faire. Point de bling bling
ou de classe absolue. Juste ce qu'il faut de bon goût, de fraicheur et
d'originalité.
Déjà, sauf exception
qui confirmerait la règle, vous ne trouverez pas de joueur de type, "ma patrie mon amour" si caractéristique d'autres nations. En effet, cette
population préfère clairement faire son pèlerinage annuel à l'October Fest et
profiter de l'ambiance de stade, du rayonnement et de la culture de la gagne du Bayern
München, le mythique club de foot.
Du joueur fashion
victim sensible au bleu ciel alors ? N'exagérons rien, les tenues sont belles,
la teinte originale mais on est dans une certaine homogénéité et sobriété toute
germanique (même si les bavarois sont des catholiques et non d'austères réformistes
du Nord). Ceci-dit, ce bleu typé, combiné aux
casques à chenille rehaussés (ils sont plus haut que ceux des autres nation, si, si, observez bien et vous verrez) plait à une catégorie de joueurs moins enflammés qui fuit
les défilés de mode mais pour qui la tenue compte, j'ai nommé, le joueur "simple mais belle
armée". Celui-ci ne vous posera pas
de problème en temps qu'adversaire, il vous posera peu de questions et jouera
tranquillement son armée. Avec de la chance, ou malchance c'est selon votre sociabilité, vous
risquez même de l'oublier rapidement après votre partie sans vraiment savoir pourquoi...
Plus rugueux, vous
croiserez aussi la route du "vieux briscard",
redoutable joueur, en plus de ses compétences tactiques, il connait toutes les
armées, leurs forces, leurs faiblesses. Il veut, avec ses bavarois vous
surprendre par la normalité et la simplicité de son armée qu'il
exploitera au mieux selon les conditions de victoire (souvent offensivement) en abusant de vos faiblesses et en évitant comme la peste vos points forts.
Vous allez donc
passer une partie, surtout en tournoi, où vous risquez de prendre une leçon un
peu sèche qui vous permettra tout de même d'en apprendre plus sur la manière de jouer votre propre armée. Bien que poli et
didactique, il n'aura que peu d'empathie pour vous. Notez que passé le
désagrément de la partie, l'enrichissement de vos connaissances relativisera
votre probable défaite. Comme quoi parfois il y a du bon à participer à ses
dépens à une master class.
Plus sympathique et
surtout plus agréable à jouer est le "blasé".
Lui, c'est le vieux briscard sous sa forme partiellement aboutie (comme
chez les pokemones quoi). Il connait bien les armées mais n'est pas un tacticien
aussi redoutable. Il joue bavarois pour varier les plaisirs tout en étant pas
forcément convaincu. Sa flamme "figurinistique" est vacillante. Il ne supporte plus de jouer son armée préférée ou l'armée de tueurs à
la mode. De toute manière, il ne devrait pas tarder à jouer espagnol, c'est
plus beau, plus original, plus varié et surtout avec plus de caractère. Voir pire, il peut tout simplement finir par
faire un break le temps de raviver la flamme en trouvant une autre armée mineure
vraiment originale. Coté partie, vous risquez tout de même de perdre votre confrontation, mais sur le fil, le tout en passant un bon moment avec un juste équilibre de plaisir
et d'apprentissage. Attention, certains blasés peuvent parfois dangereusement
s'approcher du joueur déprimé.
Reste une particularité, tout n'est pas 100%
normal au pays de la bière, qui peut s'ajouter à chaque type de joueur bavarois, c'est l'adepte de
la p'tite mousse. Lui il jouera, enjoué, avec son verre fétiche posé en bord de
table et rempli de son breuvage de prédilection. En début de journée cela peut
surprendre, en fin de journée il risque juste de radoter un peu.
Avec la publication
de cet article, nous ne désespérons pas qu'un nouveau type de joueur émergera,
c'est le "novice motivé".
Attentif, sérieux, désireux de progresser, une armée complète et peinte aligné
devant lui, il ne demande qu'à apprendre. Deux sous-représentant devraient voir le jour, le spécimen
aux dents longues, il va être un peu
chiant à supporter et le spécimen "grand blond" que vous ne pourrez pas totalement détester. Vous savez, c'est le gars brillant, humble, chanceux, souriant à qui tout réussi (planquez vos copines, on ne sait jamais).
Aucun risque de dérapage avec lui, mais selon votre humeur du moment il vous
portera soit sur les nerfs (la perfection c'est parfois pénible), soit vous finirez à la cool après la partie par débriefer la rencontre et rigoler autour d'une p'tite mousse blonde.
Comment jouer l'armée normale bavaroise ? :
Au niveau du jeu
grand tactique :
Au mieux vous
dirigez un corps d'armée bavarois (ou alors les bavarois sont des alliés dans
votre armée d'une nation majeure). Votre valeur de combat est alors légèrement
inférieure à la moyenne. Vous pourrez supporter des combats ou subir des pertes mais évitez de rester
trop longtemps dans l’œil du cyclone. Deux solutions s'offrent à vous :
- Soit vous encaissez les pertes en début de bataille et laissez passer les experts devant vous pour l'assaut final (la gloire pour les autres, typiquement une belle grosse réserve française bien velue),
- soit vous allez tenir un secteur du front pour lequel le général en chef ne voudra pas gâcher des troupes plus aguerries ou percutantes.
A
l’exception notable de Gouvion Saint-Cyr, les généraux français qui ont commandés en chef les
bavarois tels que Lefèbvre ne se démarquent pas non plus
par un tallent de commandement supérieur. A partir de 1813, ce sont les bavarois eux même qui vont diriger leur corps d'armée (de Wrede), avec en soutien sous leurs ordres des troupes autrichiennes parfois bienvenues.
Au niveau du jeu
tactique :
vous dirigez une
division ou une brigade, c'est à cet échelon là que votre armée normale devrait
vous procurer du plaisir une fois maitrisée.
Coté
encadrement, vos généraux tiennent la route (von Wrede, Minucci,
Rechberg...). Ils vous permettrons d'activer vos
unités sans trop de perte de temps ou de réactivité (sauf avec certaines règles de jeu qui traitent les états mineurs avec mépris et méconnaissance). La difficulté
viendra de l'absence de troupes de choc pour réaliser votre attaque
principale ou une réserve d'élite. Exit les grenadiers ou la cavalerie lourde en cuirasse. Il
faut attendre 1815 pour retrouver ces troupes qui historiquement ne
connaitront pas la bataille rangée. A ce propos il y a un point intéressant à soulever. Pendant toute la période "française" (1805-1813) les bavarois n'ont pas de cavalerie lourde. A partir de 1811 même les dragons sont fusionnés avec les chevau-légers. Certes, entretenir une unité de cuirassiers coûte très cher et n'est pas à la portée de tous les états, surtout ceux qui ont des finances mal en point comme c'est le cas pour la Bavière, mais dans le cas de celle-ci, il est probable que la réticence de Napoléon de laisser la Bavière lever de telles troupes soit déterminant dans cette absence remarquée. Ce qui peut d'ailleurs expliquer leur retour à partir de 1815 lorsque la tutelle français n'est plus.
In fine, à quoi s'en tenir avec une armée normale lors d'une partie ?
Déjà, c'est quoi une
armée normale dans les faits ?
C'est tout
simplement l'armée qui peut tout faire sans avoir de caractéristique particulière. Ni faiblesse majeur, ni atout flagrant. Elle permet tout de même, en jouant sans prise de
risque, d'éviter de se faire rouler dessus par ses adversaires.
Face à des armées
d'élites, vos bavarois seront
légèrement supérieur en nombre. Bien sûr l'adversaire sera plus puissant, mais
l'écart restera dans une fourchette acceptable. La destruction instantanée ou la
fuite au premier choc de vos troupes sera rare. Votre adversaire devra surement
s'y prendre à plusieurs reprises pour en finir avec vous. Une erreur ne sera
pas fatale si vous réagissez rapidement pour en annuler l'effet. Le temps et
les réserves vont jouer pour vous. Avec un peu d'entrainement et de maîtrise, victoires et défaites à la Pyrrhus en perspective pour vous.
Face aux armées
fragiles de miliciens/conscrits/irréguliers, bien que moins nombreux, il vous
restera suffisamment de troupes pour éviter d'être débordé. Mieux encore,
correctement déployé, avec un terrain chargé par des obstacles difficilement
franchissables les hordes n'auront que peu d'effet sur vous et votre moral/cohésion fera
probablement la différence.
Face à une autre armée "normale", sans erreur majeur la différence viendra de la qualité du joueur. Cette configuration est d’ailleurs idéale pour apprendre à maîtriser une nouveau système de jeu. Certaine règle parlent de jeu à "plat" pour ce type de rencontres qui permettent de gommer les spécificité de certaines troupes ou nations.
Globalement votre plus gros irritant restera ce fameux manque d'atouts à mettre en œuvre pour réaliser un assaut de rupture ou une résistance en béton armé (You
shall not pass !) lors d'une défense acharnée. Vos victoires risquent de ne pas être décisives mais en
contrepartie vos défaites resteront généralement mineures. C'est pourquoi, en
tournois ou en parties à budget, seuls les très bons joueurs pourront atteindre
l'enviable haut du classement, la où le soleil brille plus fort et impressionne les autres joueurs envieux.
En contrepartie, un joueur novice aura à sa disposition un outil simple à maîtriser :
- valeurs de commandement et de combat homogènes,
- accès à toutes les formations sur le modèle français,
- mobilité et activation respectable,
- peu de variété de troupes,
- pas de faiblesse rédhibitoire,
- pas de gros surplus d'unités dont on ne sait que faire car trop nombreuses et souvent mal positionnées donc mal exploitées ou inutiles.
A terme il pourra
véritablement se faire une idée du style de jeu qui lui convient le mieux et ainsi choisir en pleine objectivité sa voie et bâtir une nouvelle armées à son image. N'oublions pas que les bavarois représentent
l'armée étalon ce qui permet d'appréhender le poids réel des particularités
des autres armées le tout dans l’optique de se forger sa propre opinion de jeu.
Voici une présentation rapide de l'infanterie et la cavalerie pour orienter les nouveaux joueurs dans leurs recherches.
Composition type de l'armée bavaroise :
L'armée en campagne est organisée de sur un modèle à la française, à savoir un corps d'armée avec plusieurs divisions (infanterie, de la réserve de cavalerie si elle n'est pas rattachée à une division d'infanterie et de la réserve d'artillerie).
Chaque division est
composée de 2 ou 3 brigades dont parfois une de cavalerie.
L'artillerie en composée essentiellement de pièces de 6£ pour l'artillerie à pied et l'artillerie à cheval et de 12£ pour l'artillerie lourde de réserve.
Infanterie (en 1812) :
Chaque brigade d'infanterie en campagne est composée de 2 régiments d'infanterie de ligne (à 2 bataillons) et parfois d'un bataillon d'infanterie légère en sus.
Chaque brigade d'infanterie en campagne est composée de 2 régiments d'infanterie de ligne (à 2 bataillons) et parfois d'un bataillon d'infanterie légère en sus.
Les bataillons sont
organisés sur le modèle français avec 6 compagnies à partir de la réforme du 29 avril 1811, donc pour la campagne de Russie en 1812 :
- quatre de ligne (fusiliers),
- une de grenadiers (plumet rouge)
- et une de légers (plumet vert). La compagnie de légers possède des tireurs d'élites avec carabines (quelques dizaines de soldats appelés schützen). Ces hommes sont rarement représentés au niveau du bataillon de ligne dans les règles de jeu mais pourquoi ne pas le faire lors de la création de votre armée histoire de mettre une touche historique et un peu de variété visuelle surtout en 28mm.
14 régiments d'infanterie de ligne tenue bleu
ciel :
- Leibregiment Nr 1 (le Leibregiment est réputé plus aguerri, du moins jusqu'en 1812)
- Kronprinz Nr 2
- Prinz Karl Nr 3
- Salem Nr 4
- Von Preysing Nr 5
- Herzog Wilhelm Nr 6
- Lowenstein Wertheim Nr 7
- Herzog Pius Nr 8
- Graf von Ysenburg Nr 9
- Von Junker Nr 10
- von Kinkel Nr 11 (1807-1811)
- attention, le 12ème régiment est supprimé entre 1806 et 1814
- Nr 13, vacant (1805-1813)
- Nr 14, vacant (1806-1813)
7 bataillons d'infanterie légère tenue verte
:
- Leichte-Infanterie-Bataillon Nr 1
- Leichte-Infanterie-Bataillon Nr 2
- Leichte-Infanterie-Bataillon Nr 3
- Leichte-Infanterie-Bataillon Nr 4
- Leichte-Infanterie-Bataillon Nr 5
- Leichte-Infanterie-Bataillon Nr 6
- Leichte-Infanterie-Bataillon Nr 7 (avec un recrutement au Tyrol, il n'exista, difficilement, que de 1808 à 1811)
Cavalerie (1806 à 1812) :
Chaque brigade de cavalerie est composée de 2 régiments (1 dragon et un chevau-légers par exemple en 1809).
Chaque brigade de cavalerie est composée de 2 régiments (1 dragon et un chevau-légers par exemple en 1809).
2 régiments de dragons (tenue blanche) :
- Dragoner-regiment Nr 1 "Minucci"
- Dragoner-regiment Nr 2 "Prinz Taxis"
4 régiments de chevau-légers (tenue verte) :
- Chevauxleger-regiment Nr 1 "Kronprinz"
- Chevauxleger-regiment Nr 2 "König"
- Chevauxleger-regiment Nr 3 "Leiningen"
- Chevauxleger-regiment Nr 4 "Bubenhofen"
A partir de 1811 les
deux régiments de dragons sont convertis en chevau-légers (donc tenue verte) en
prenant les numéros 1 & 2 décalant d'autant les numéros des anciens
chevau-légers (ex Le N1 "Kronprinz" devient alors le N3
"Kronprinz").
Pour ceux qui cherchent une référence documentaire solide et ne veulent pas se contenter de ce qui est accessible sur le net, je ne peux que leur conseiller :
The Army of Bavaria 1792-1814, de W.J Rowkins, en anglais mais l'exhaustivité (220 pages) en matière d'uniformologie est à ce prix (5£ en version numérique).
The Army of Bavaria 1792-1814, de W.J Rowkins, en anglais mais l'exhaustivité (220 pages) en matière d'uniformologie est à ce prix (5£ en version numérique).
De l'utilité du Maß de bière (pardon, du mètre
étalon) bavarois pour tester un règle de jeu :
Personnellement
j'utilise souvent mon armée bavaroise lors de ma première partie pour tester
une nouvelle règle Napo (Snappy Nappy, Black-Powder, Bataille Empire etc.). Si
j'organise personnellement la partie, j'utilise un scénario classique d'attaque
défense avec une adaptation du combat de Morvilliers (aile droite des coalisés)
lors de la bataille de La Rothière en 1814. C'est un assaut des bavarois de von Wrede sur les
troupes françaises sous le commandement de Marmont. Une bataille parfaite pour
se concentrer sur les mécanismes de base du jeu tel que, l'activation et le
déplacement des troupes, la résolution des combats, la complexité du système,
le ressenti historique, le temps de jeu etc.
A la longue, en
utilisant le même scénario, il devient intéressant de comparer le déroulement
de la partie entre les différentes règles testées pour se faire un avis plus
posé et factuel en évitant au maximum l'engouement ou la déception tragique
d'un fan boy sous le coup de l'émotion. Bref, on retrouve ici le fameux mètre
étalon des armées en Napo qu'incarnent parfaitement les bavarois. C'est pourquoi, dans la seconde partie de l'article (à venir) nous découvrirons ensemble à quoi ressemble les figurines de l'armée bavaroise normale en 18mm (AB) du Marius.
"Normal" mais un peu moins que le bavarois ? :
Si, arrivé à la fin
de cette présentation vous vous dites, mince, j'aime bien ces armées
secondaires à dominance germanique avec des Raupenhelm… Mais franchement, le
bleu ciel c'est trop festif pour moi (si si, il existe des austères qui se
marrent parmi les joueurs de Napo) ou le Raupenhelm version King Size est trop
grand pour moi, voir, il me manque un peu de peps et de variétés de troupes avec
ces bavarois, alors ne désespérez pas, l'armée wurtembergeoise est peut-être
faite pour vous !
Proche de l'armée
bavaroise, avec des effectifs plus faibles mais avec des troupes plus variées, elle mélange des uniformes bleu foncé à base de
Raupenhelm (petite taille cette fois-ci, comme chez les cousins autrichiens) et de shakos le
tout assaisonné d'unités de tous types comme de l'élite à dose homéopathique.
Pour vous faire une
idée (si la langue de Wellington ne vous pose pas de problème de compréhension) et
que l'année 1809 vous convient comme base de jeu, alors un livre bien fait vous permettra de compiler toutes les
informations nécessaires pour monter votre nouvelle armée de plomb (uniformes,
unités, récit de la campagne, plans de batailles en 1809 etc.) :
THE WURTTEMBERG ARMY IN
THE CAMPAIGN OF 1809 par David Wright :
Coté figurines en 28mm, soit Front Rank (métal), soit Piano Wargames un petit nouveau d'Allemagne très prometteur (métal ou fichiers STL pour imprimer vous même autant que vous voulez.
Mais attention, le wurtembergeois, comme l'autrichien, passe du Raupenhelm au shako pendant la période Napo, vous ne pourrez donc pas aligner votre cœur d'armée quelque soit l'année, vous voilà prévenu ;-) .
La présentation de mes Bavarois en 1812 lors de la campagne de Russie c'est dans la seconde partie ICI.
La présentation de mes Bavarois en 1812 lors de la campagne de Russie c'est dans la seconde partie ICI.
Très bel article, merci.
RépondreSupprimerLudiiquement
Merci pour les encouragements Syl'
SupprimerTrès bel article en effet.
RépondreSupprimerBravo à toi,et à bientot
A défaut de pouvoir passer au club et pousser la fig en ce moment, autant en profiter pour publier quelques articles ;-D
SupprimerBravo mon Xavouli, très sympathique article. Une lecture agréable et instructive.
RépondreSupprimerYep, l'idée c'est un peu de donner l'envie au lecteur de jouer du Bavarois en apportant quelques grands principes et conseils sans trop rentrer dans le détail. Si tu veux présenter les saxons je peux te laisser la main ;-D
SupprimerTrès belle armée. Remarquable étude une fois encore.
RépondreSupprimerVous avez oublié, cher helvète des alpages, l admirateur inconsidéré du K. H. Rumenigge, Sepp Maier et autre Frankie Riberi... Qui out ré son goût prononcé pour la blonde mousseuse, est un admirateur et un supporter fanatique du Bayern..
RépondreSupprimerAyant appelé sa fille Frida et son chien oumpapa, il porte des chemises à losanges bleues et blanches, des culotté de cuir et un joli chapeau tyrolien.. Ce qui le fait irrémédiablement repérer dans une convention figurinistique (même organisée en Allemagne).
Merci mon cher Marquis pour cette proposition d'ajout mais peut être que les soirées fines de fin d'année avec champagne et autres plaisirs vous ont fait oublier la présentation du joueur "Ma patrie mon amour" que je vous remets ci-dessous et qui semble fortement correspondre à votre proposition. Certes, nous n'avons pas cité les illustres généraux à commencer par Karl-Heinz Rummennige qui menait l'équipe lors de notre jeunesse. Merci pour avoir cité ces gloires parmi tant d'autres. Je me permet d'ajouter le patron des patrons le Kaizer Beckenbauer et Gerd Müller.Plus récemment L. Matthäus, le mercenaire basque Lizarazu et bien sûr le digne héritier de Maier, mister Olivier Kahn. C'est digne du IIIème Corps d'Armée français sous Davout en 1807.
SupprimerJoueur ma patrie, mon amour :
Déjà, sauf exception qui confirmerait la règle, vous ne trouverez pas de joueur de type, "ma patrie mon amour" si caractéristique d'autres nations. En effet, cette population préfère clairement faire son pèlerinage annuel à l'October Fest et profiter de l'ambiance de stade, du rayonnement et de la culture de la gagne du Bayern München, le mythique club de foot.
Mais si vous le désirez, je peux, avec votre accord, ajouter pour enrichissement de la présentation votre tirade où vous décrivez avec justesse et un sens parfait de l'observation qui vous caractérise, sa fille, son chien et sa légendaire tenue !
Super article merci
SupprimerDeux très beaux post sur un sujet très sympa...
RépondreSupprimerMerci,
SupprimerÉvidement, une armée de la "normalité" ne peut avoir autant d'engouement que les armées plus typées, mais sa tenue bleu ciel et son Raupenhelm lui sauve la mise ;-)
Salut
RépondreSupprimerJe ne suis pas d'accord avec ta composition d'un bataillon d'infanterie en 1809.
Moi j'ai trouvé ça:
The reorganization of the Bavarian army in six brigades from the year 1805 led to a reduction of company strength to 155 soldiers and a simultaneous reduction in the number of companies per battalion. Line infantry regiments now had one grenadier and 3 Fusilier companies per battalion, while light infantry battalions had 4 companies. The resulting ‘extra' soldiers were assigned to the newly built IR Nr 13 and the depot companies.
The strength of each company was increased to 185 soldiers by an Army Command dated 15 Sep 1806. Each company was now divided into four sections, each of 20 files, and 5 Schützen.
From 12 Aug 1808 each line infantry regiment had 2 grenadier companies and 6 fusilier companies. The light infantry battalions had four companies. The strength of a company was now fixed at 180 men.
Conclusion:
1 bataillon = 4 compagnies (1 grenadier et 3 fusiliers).
Qu'en penses-tu?
Salut Bernard, faudrait que je me re penche sur la doc pour la situation exacte en 1809 (il y a beaucoup de changement chez les pauvres bavarois), ça remonte à loin cet article. Pour les 6 compagnies sur le modèle français c'est effectivement à partir de la réforme du 29 April 1811 (donc en gros pour la campagne de Russie). Je vais le préciser dans le corps du texte (merci pour la remarque). Pour 1809 je vais regarder si j'ai un moment.
SupprimerConcernant 1809 il me semble que chaque compagnie de fusiliers et de grenadiers avait 20 soldats faisant office de schützen, donc pas de compagnie légère spécifique à cette époque comme tu le fais remarquer.
Supprimer