Accueil

lundi 28 novembre 2022

Carnage & Gloire à Barrosa 5 mars 1811

 

Le Marius n’a plus publié depuis un bon moment, la faute à différents articles jamais terminés pour cause de traitement trop ambitieux… nous allons donc les simplifier et réduire afin de pouvoir tout de même les publier.

Alors, en attentant et pour se remettre dans le sens de la marche (publication d'articles serrait plus juste), voici un petit CR de la bataille de Chiclana-Barrosa, 5 mars 1811, jouée en 28mm (what else ?) avec la règle assistée par ordinateur Carnage & Glory 2 (C&G2 pour les intimes) sur laquelle nous reviendrons plus tard dans un article dédié.

Cette bataille a été montée en catastrophe et de toutes pièces (OB, figurines, décors, scénario etc.) la veille la partie jouée ! Nous avons donc fait avec ce que nous avions sous la main, en l’occurrence un ordre de bataille déjà réalisé par un tiers pour C&G2 (avec quelques imprévus désagréables dont une seule batterie d’artillerie pour les français). Coté figurines, quelques beaux "proxy" avec des chasseurs de la garde pour des grenadiers ou des cuirassiers pour les dragons français ou de la KGL pour représenter la garde anglaise... Les plus joueurs et fins connaisseurs s’amuseront à les trouver !

Petit rappel, avec les règles assistées par ordinateurs, toute les unités et commandants doivent être saisi dans une application afin de générer un « numéro » d’unité qui sera utilisé pour tracer leur évolution et comportement tout au long de la bataille (voir les photos). Les rares marqueurs indiquent un état critique des unités et visibles par les généraux ou, pour les parqueurs bleus la distance maximum de la charge d'une unité (enfin, si elle peut aller au bout).

Carnage et Gloire à Chiclana-Barrosa, 5 mars 18011

 

De la bataille :

Objectifs français :

Victor, à la tête de deux grosses « brigades » (commandées par les divisionnaires Ruffin et Leval) doit prendre au piège l’armée alliée qui se rend à Cadix pour faire lever le siège des français. Si les britanniques sont dans les bois, les espagnoles s’étirent en une longue colonne sur la plage entre la mer à gauche et les bois à droite. Il « suffit » à Victor de prendre la colline (Cerro del Puerco) pour ensuite capturer les espagnols bloqués sur la plage… Pendant ce temps, la division Villatte doit contenir le plus longtemps possible les espagnols avant de se replier à travers un terrain propice aux combats d’arrière-garde.

Objectifs britanniques :

Graham doit empêcher par tous les moyens les français d’accéder à la plage, et pour sécuriser cet objectif il lui faut garder ou reprendre la colline (Cerro del Puerco). Les espagnols eux, doivent au mieux, détruire la division Villlatte, au pire leur faire quitter le champ de bataille. 

 

Quelques informations complémentaires pour mieux appréhender cette partie :

 Dès le début, les objectifs pour le camp français n’étaient donc pas faciles à atteindre et laissaient la place à aucune erreur ou perte de temps. Historiquement, la colline fut facilement capturée par la Division de tête Ruffin car les troupes espagnoles, partiellement en charge de sa défense, se sont retirées devant l’avance française laissant seul un bataillon britannique. Mais dans le feu de l’action de notre partie, le Marius qui terminait le déploiement des espagnols de la plage et de la division Villatte a « oublié » de faire reculer ces troupes pour créer le vide et permettre aux français de capturer la colline bien plus aisément ! On dira que ce jour-là, les espagnols ont eu cœur à soutenir les britanniques !

Ceci étant posé, voici donc le déroulement en image de cette journée de jeu. Et comme à la guerre, tout ne peux être parfaitement maitrisé, les mauvaises surprises ont jalonné la tentative de commandement et d’organisation des généraux français ce qui a entrainé un enchainement d’évènement qui furent fatidiques aux soldats du 1er Corps d’armée français. Seul moment de répit, une visibilité plus réduit lors d’une demie heure avec quelques rares flocons de neige (on est le 5 mars et C&G peut gérer des évènement météo aléatoire ce que nous avons fait).

Carte de la bataille  pour se rafraichir la mémoire (Barrosa, 5 mars 1811)

 
A gauche maître Ben à l'ordi, en face les 2 généraux français, à droite Graham attend son heure...

 

Avance des espagnols sur la plage en direction de Cadix (certains vont même tremper les pied dans la mer).

Tête de colonne espagnole sur la plage...

La division Villatte prend position pour accueillir les espagnols comme il se doit.

 

Déploiement en ligne de la division Villatte avec les voltigeurs en couverture sur le front.

Villatte s'est déployé (premier plan) mais les choses sérieuses vont se passer au fond entre britanniques et le reste du 1er Corps sous les ordres de Victor.

 

Les généraux français annoncent les manœuvres complexes et avance vers la colline au premier plan. Sur la colline et à gauche, les anglo-espagnols. Les anglais se forment à la sortie des bois (historiquement il mettrons plus de temps à sortir que lors de notre partie).

Les français confiants avancent vers la colline...

... mais sont bien trop entassés et serrés ! Lecteur, à toi de trouver les proxy dans ces troupes.

Cavalerie espagnole, compagnies portugaise, artillerie britannique, infanterie espagnole et Hussards KGL derrière la colline attendent de pied ferme les français !


Les britanniques sortent enfin du bois... pourtant les français ne semblent pas inquiets.

Les français commencent à réagir, passent en colonne d'attaque mais sont complètement entassés, l'artillerie britannique débute sa moisson meurtrière en profitant des formations serrés qui lui sont offertes sur un plateau.

Les britanniques, précédés par des lights avancent sur le flanc des français, conscient du danger, Leval se réoriente difficilement vers eux tout en passant également en ligne. Les troupes françaises commencent légèrement mais surement à se fatiguer après ces multiples changement de formation.

...Alors que Ruffin en colonnes d'attaque avance sous les boulets de 14 pièces d'artillerie.

Les français attendent le choc britannique malgré leur déploiement hâtif et peu orthodoxe.

Tirailleurs versus lights et rifles, les lignes britanniques avancent sous la protection de la KGL.

Le mauvais temps limite les capacités de l'artillerie, dans un baroud d'honneurs les français poussent un assaut avec deux bataillons.

Au centre, Leval fait de son mieux sous la pression de la ligne rouge et les dragons sont envoyés sur le flanc droit après un magnifique demi tour.

Du coté des espagnols, ceux-ci quittent enfin la plage...

... Mais Villatte les attend de pied ferme, le lent déploiement en bataille espagnol commence.

Retour au choses sérieuses, l'attaque fortement étrillée de Ruffin arrive à portée d'engagement mais ce dernier effort sera trop difficile, la troupe refuse la charge sur les portugais et la cavalerie espagnole menée par Graham en personne tente le tout pour le tout !

Alors que sur les arrières des français, les dragons (ils sont beaux ces cuirassiers non ?) surprennent un bataillon britannique qui n'a pas eu le temps de passer en carré et commence à s'enfuir, les dragons sur leurs tallons.

Au centre la grande mêlée commence entre tirs de volées et charges, les rouges mettent la pression. Heureusement, l'artillerie français repousse les 2 attaques qu'elle vient de subir.

Incroyable, la cavalerie espagnole (bien aidée par la fatigue des français et la présence de Graham) parvient elle aussi à mettre en fuite... non pas un, mais deux bataillons ennemis (merci au soutien de l’artillerie lors de la phase d'approche des français).

Dispersion du bataillon britanniques poursuive par les dragons français (seule l'artillerie français parviendra également à disperser des gardes anglais trop arrogants).

Les combats fatidiques, charges de la ligne anglaise sur presque tout le front. L'heure de vérité a sonné. Au fond à droite, des gardes anglais fuient le courroux de l'artillerie

Pendant ce temps, les cavaliers espagnoles, fortement éreintés mais galvanisés, continuent tout de même leurs percée sur les arrières des français en pleine zone de réorganisation, le résultat est catastrophique pour les hommes de Victor.

L'artillerie française seule encore à résister, repousse l'ennemi mais les rifles du 95th commencent leur harcèlement.

This is the end, les brigades françaises sont éreintées, Victor doit sonner la retraite pour ne pas subir une déroute complète. Heureusement, de nombreuses unités britanniques sont fatiguées et doivent se réorganiser sur place. Les britanniques ont sauvé la longue colonne espagnole.

 
La bataille de 7 tours de 15min, soit 2h45 de manœuvres et combats. A noter que les officiers britanniques ont payé un plus lourd tribut mais en contrepartie les français ont laissé 2 drapeaux et bien plus de prisonniers à leurs adversaires. Les pertes, si l'on retire les prisonniers sont sensiblement les mêmes. 


Réflexions post bataille :

Le résultat (malgré ¾ d’heure critiques et indécis) est finalement sans appel avec une victoire britannique fort semblable au résultat et déroulé de la bataille historique.

Les généraux français, dont les troupes étaient clairement trop entassées et imbriquées pendant leurs manœuvres d’approche, sans même véritablement prendre en compte les britanniques sortant des bois, se sont retrouvés à faire plusieurs changements de formations et manœuvres d’ajustements dramatique alors que le général britannique en a profité pour étirer sa ligne de front au risque de n'avoir aucune troupe en seconde ligne. Heureusement pour lui, seul les dragons français (proxy cuirassiers) ont réussi, mais trop tardivement, une percée non soutenue. Cette charge est contre-balancée par les succès de la cavalerie espagnole, menée par le général en chef Graham (sic) qui fit même mieux en bousculant plusieurs bataillons français désunis et en retraite.

Pire, les malheureux généraux français se sont rendu compte que l’artillerie britannique représentait 2 batteries en réalité, et que la pointe de leur attaque convergeait directement dessus ! historiquement, celle-ci ne devait pas être présente à cet endroit, mais comme on dit, à la guerre comme à la guerre, l'injustice est partout et il faut l'accepter ! Autre situation aggravante, une coordination limitée et deux styles de commandement différents, d’un côté l’école de la colonne d’attaque (face aux batteries d’artillerie), de l’autre la ligne et les tirailleurs mais face à des britanniques sur 2 rangs, de qualité supérieure et avec des unités de la garde. Cerise sur le gâteau, les français on subis la pression de face et de coté, permettant à Graham d'engager plus de troupes dans les combats et échanges de feu. A leurre décharge, la situation de jeu était encore plus difficile lors de la partie que celle de Victor en 1811.

 Coté organisation, petit regret, faute de joueurs suffisants (nos effectifs étaient très réduits et décimés par un coup de mitraille ce jour-là). Les combats défensifs de la division Villatte face aux assauts espagnols pour faire sauter le verrou du siège de Cadix n’ont donc finalement pas étés joués. D'un autre coté, cette partite a fait office de crash test grandeur nature et nous permet tout de même de voir les changements à effectuer pour refaire un jour, dans de meilleurs conditions, cette « double » bataille qui peut être passionnante si on y intègre des choix stratégiques (Graham fait-il demi-tour, seulement avec quelques troupes, quelles troupes le français va-t-il utiliser pour défendre les abords de Cadix etc., bref une passionnante ré-interprétation en déploiement et plans libre pour une phase pré-bataille ! Sans oublier l’OB à légèrement modifier (surtout coté artillerie, et représentation de certains officiers), ou bien les britanniques à faire sortir plus tardivement des bois (et non pas au tour 2 comme nous l'avons joué), et bien évidement quelques décors plus adaptés tel que la tour iconique de la bataille (Vigia de la Barrosa) et d’autres petits détails tels que les "morts" (spéciale dédicace en hommage à B.) pour agrémenter la table de jeu.


5 commentaires:

  1. Après un court échangede tirs à 200 pas la ligne française s'est débinée. Les bataillons de la division Laval, privé de leur chef blessé au bras ont malheureusement presque tous préféré déguerpir lorsque les britaniques ont mené leur charge à la bayonette. La deuxième ligne de fantassin avait encore quelques ressources, mais il y aura une revanche!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cela mérite effectivement de jouer la revanche en prenant en compte les différents remarques citées en conclusion, le tout avec 4 joueur minimum, 6 idéalement de manière à pouvoir jouer les deux zones de combats. On va y réfléchir pour le second semestre 2023 ;-)

      Supprimer
  2. Salut,
    Merci pour ce beau et intéressant CR, bravo à toute l'équipe!
    Ludiquement
    Sylvain

    RépondreSupprimer
  3. Vraiment sympa le scénario, bravo.

    RépondreSupprimer
  4. Le compte rendu est très vivant et détaillé. Bravo au rédacteur/arbitre et aux joueurs !

    RépondreSupprimer